Lundi 25 août, la MCC (Martigny-Combe à Chamonix, environ 40 km et 2 300 m de D+) a donné le coup d'envoi, réservée traditionnellement aux locaux et bénévoles mais ouverte cette année à un public plus large. Cette course "d'entrée de gamme" n'en est pas moins un test impitoyable, avec ses sentiers techniques et ses ascensions brutales. Chez les hommes, le Français Yoann Stuck a arraché la victoire dans un finish de légende, bouclant l'épreuve en 3h40'10", devançant son compatriote Léo Tuaz de seulement 17 secondes (3h40'27"). Clément Génot complète le podium tout français en 3h41'56". Stuck, maître de la gestion d'effort, a su accélérer au moment crucial, rappelant que dans le trail, chaque seconde compte.
Du côté des femmes, Marine Quintard (France) a dominé les débats, triomphant après un mano a mano intense avec Pauline Girardet et Iris Pessey, qui terminent respectivement 2e et 3e. Quintard, en pleine forme, a su naviguer les yoyos du parcours pour s'imposer avec panache, symbolisant l'esprit communautaire de cette course dédiée aux passionnés du cru. Avec 1 198 finishers et seulement 76 abandons, la MCC a prouvé qu'elle est accessible mais impitoyable, sous un soleil radieux qui a chauffé les organismes.
Mardi 26 août, place à la TDS (Sur les Traces des Ducs de Savoie, 153 km et 9 000 m de D+), l'une des plus techniques de la semaine, reliant Courmayeur (Italie) à Chamonix. Le parcours a favorisé des temps plus rapides, mais n'a pas épargné les coureurs avec ses sentiers rocailleux et ses ascensions interminables. Chez les hommes, triplé français ! Antoine Charvolin a survolé la course en 18h22'17", suivi de Gautier Airiau (18h28'04") et Léo Rogaume (18h39'21"). Charvolin, 27 ans, a imposé son rythme dès le départ, profitant des abandons de favoris comme Beñat Marmissolle pour signer une victoire éclatante.
Chez les femmes, l'Américaine Careth Arnold a marqué l'histoire en devenant la première coureuse des États-Unis à remporter la TDS, en 22h58'52". Elle a creusé un écart impressionnant d'une heure sur la Belge Hélène Dassy (24h23'23"), avec la Chinoise Xueer Shang en 3e (25h09'52"). Arnold, mère de deux enfants, a géré sa course avec une maturité exemplaire, malgré les abandons précoces de favorites comme Ida-Sophie Hegemann et Manon Bohard Cailler. Sur 1 934 partants, 642 finishers et 724 abandons : la TDS a rappelé pourquoi elle est surnommée la "bête sauvage" de l'UTMB, avec des orages qui ont ajouté du drama en fin de course.
Ce jeudi 28 août, l'OCC (Orsières-Champex-Chamonix, 61 km et 3 400 m de D+) a offert un spectacle de haut vol, en tant que finale 50K de l'UTMB World Series. Départ à 10h15 d'Orsières (Suisse), sous un ciel clément mais avec des températures montantes. Chez les hommes, l'Américain Jim Walmsley, vainqueur de l'UTMB 2023, a livré un duel épique pour s'imposer en sprint final, devançant l'Italien Cristian Minoggio de seulement 20 secondes. Le Polonais Andrzej Witek complète le podium. Walmsley, qui a repris la tête dans les derniers kilomètres descendants, a admis avoir "couru effrayé jusqu'à la ligne", saluant la pression de Minoggio.
Pour les femmes, la Kényane Joyline Chepngeno a créé la sensation en remportant sa plus longue course à ce jour (5h34'03"), devenant la première Kényane à triompher dans une finale UTMB. Elle a tenu bon malgré une pause forcée à 2 km de l'arrivée, devançant la Chinoise Miao Yao (5h35'13", tenante du titre) et la Suissesse Judith Wyder (3e). Chepngeno, en larmes à l'arrivée, a confié avoir lutté contre la douleur mais "donné le meilleur".
Avec un plateau élite boosté de 29 % par rapport à 2024, l'OCC a été un feu d'artifice, préfigurant les batailles du week-end.
La semaine est loin d'être finie ! Vendredi 29 août, la CCC (Courmayeur-Champex-Chamonix, 101 km et 6 100 m de D+) partira à 9h de Courmayeur, promettant une bagarre féroce avec des favoris comme Jonathan Albon (vainqueur 2023) chez les hommes et Courtney Dauwalter (triple gagnante UTMB) chez les femmes. Puis, le clou du spectacle : l'UTMB lui-même (174 km et 10 000 m de D+), départ vendredi à 18h de Chamonix. La PTL (300 km non compétitive) est déjà en cours depuis lundi, avec ses équipes affrontant glaciers et sommets sans balisage. Attention, la météo annonce des pluies et peut-être de la neige en altitude dès demain – de quoi tester la résilience de tous. Chamonix pulse, les rues bruissent d'histoires de dépassement. L'UTMB 2025 n'est pas qu'une course : c'est une odyssée humaine.