Le London Marathon, créé en 1981 par Chris Brasher et John Disley, anciens médaillés olympiques britanniques, est bien plus qu’une simple course. Inspiré par l’énergie du marathon de New York, cet événement a transformé la capitale britannique en un théâtre de performances sportives et d’élan solidaire. Chaque année, des dizaines de milliers de coureurs – amateurs, professionnels et athlètes en fauteuil roulant – s’élancent pour parcourir les 42,195 km, tandis que des millions de livres sterling sont collectés pour des causes caritatives. Depuis ses débuts, la course a permis de lever plus d’un milliard de livres, faisant d’elle l’événement de collecte de fonds le plus important au monde sur une seule journée. En 2025, l’objectif est clair : battre le record du plus grand nombre de finishers tout en continuant à inspirer.
Le marathon se distingue également par son inclusion, avec des courses élites pour hommes et femmes, des compétitions en fauteuil roulant, et un mini-marathon pour les jeunes. Cette année, les regards seront tournés vers les stars de la discipline, prêtes à défier les records sur un parcours rapide et spectaculaire.
Depuis sa première édition le 29 mars 1981, le London Marathon s’est imposé comme une référence mondiale. Si une course de 42,195 km avait déjà eu lieu à Londres lors des Jeux olympiques de 1908, c’est l’initiative de Brasher et Disley qui a donné naissance à l’événement moderne. Au fil des décennies, la course a été le théâtre de performances mémorables. En 2003, Paula Radcliffe y établissait un record du monde féminin (2:15:25), tandis qu’en 2023, Kelvin Kiptum signait un record du parcours masculin en 2:01:25, un chrono qui reste inégalé depuis son décès tragique en 2024. En 2024, Peres Jepchirchir a marqué l’histoire en battant le record du monde féminin sans lièvres masculins (2:16:16).
Le marathon a également vu des légendes s’illustrer : Eliud Kipchoge, quadruple vainqueur, ou encore Ingrid Kristiansen, détentrice du record de victoires féminines (quatre). Les courses en fauteuil roulant ne sont pas en reste, avec des figures comme Marcel Hug et Catherine Debrunner, qui ont dominé les récentes éditions. En 2025, l’événement célébrera cet héritage tout en visant de nouveaux records, avec une prime de 98 000 £ pour tout coureur battant un record du monde.
Le parcours du London Marathon, largement plat et propice aux chronos rapides, est l’un des plus emblématiques du circuit mondial. Les coureurs s’élancent depuis trois points de départ distincts (Rouge, Bleu et Vert) à Greenwich Park et Blackheath, dans le sud-est de Londres. Après quelques kilomètres, les trois tracés convergent pour former un unique ruban humain qui serpente le long de la Tamise.
Les participants traversent des quartiers vibrants et des sites emblématiques : le Cutty Sark à Greenwich, le Tower Bridge – point d’orgue visuel à mi-parcours –, Canary Wharf et ses gratte-ciel, puis la Tour de Londres. Le final, majestueux, emmène les coureurs le long de l’Embankment avant de franchir la ligne d’arrivée sur The Mall, face à Buckingham Palace, sous les acclamations d’une foule électrique. Des marqueurs de kilomètres et de miles jalonnent la route, et une ligne bleue indique le trajet le plus direct, bien que les coureurs de la course de masse doivent souvent slalomer dans la densité du peloton.
Hommes : Kipchoge face à une nouvelle génération
Le plateau masculin de l’édition 2025 est d’une densité rare, mêlant légendes établies et talents émergents. Eliud Kipchoge, double champion olympique et quadruple vainqueur à Londres, revient pour la première fois depuis 2020. À 40 ans, le Kényan, premier homme à courir un marathon sous les deux heures (en conditions non officielles), reste une référence, même si ses récentes performances laissent planer des doutes sur sa capacité à dominer. Il devra se méfier de Jacob Kiplimo, prodige ougandais qui fera ses débuts sur marathon après avoir pulvérisé le record du monde du semi-marathon (56:42) en février 2025. Sa fraîcheur et sa vitesse en font un sérieux prétendant.
Tamirat Tola, champion olympique 2024 et vainqueur du marathon de New York 2023, est un autre favori, fort de son expérience sur les parcours exigeants. Alexander Mutiso Munyao, vainqueur en 2024, et Sabastian Sawe, auteur d’un incroyable 2:02:05 pour ses débuts à Valence, complètent un peloton où les chronos pourraient s’affoler. Côté britannique, Emile Cairess, en quête du record national de Mo Farah, et Alex Yee, champion olympique de triathlon, tenteront de briller à domicile.
Femmes : un duel au sommet entre Hassan et Assefa
Chez les femmes, le retrait de Ruth Chepngetich et Peres Jepchirchir ouvre la voie à un duel épique entre Sifan Hassan et Tigst Assefa, deux des trois marathoniennes les plus rapides de l’histoire. Hassan, championne olympique 2024 et débutante à Londres en 2023, a prouvé sa polyvalence et sa résilience. Sa capacité à gérer des courses tactiques en fait une favorite. Assefa, médaillée d’argent à Paris 2024 et détentrice d’un chrono de 2:11:53, mise sur sa vitesse brute pour décrocher une première victoire à Londres.
D’autres noms à suivre incluent Eilish McColgan, qui fera ses débuts sur marathon, et Eden Rainbow-Cooper, dans la course en fauteuil roulant, après une troisième place à Londres en 2022. Catherine Debrunner, recordwoman du parcours en 2024 (1:38:54), sera la femme à battre dans cette catégorie.